La Rostagne Terre de Culture

Il y a plus de trente ans les muriers occupaient les terres de l’actuelle Avenue de la Rostagne à la limite de l’avenue des Sables jusqu’au bas de l’Ilette, baignées par le soleil, terres devenues aujourd’hui un lotissement. Comme le relate l’historien Bernard Boéti dans son livre sur ANTIBES, il existait au cœur d’Antibes, la rue de l’Armourie, nom provençale du « Murier » cultivé pour l’élevage du vers à soie, ayant aujourd’hui été débaptisée pour devenir la rue Frédéric Isnard. Etaient présentes des serres où l’on cultivait les agapanthes, les asparagus springeris, la Rose de Mai. Cela sentait bon, et à ces parfums se mêlaient ceux du thym, du laurier, du romarin, du fenouil, de l’aneth et de la menthe…

Aujourd’hui s’ajoutent, venus d’ailleurs, les lilas, la coriandre, le lantana, le jasmin, et d’autres subtiles odeurs.
En ce temps-là beaucoup cultivaient et entretenaient amoureusement leur potager, s’en servant comme monnaie d’échange entre eux.
Les anciens d’aujourd’hui, peu nombreux, se souviennent des regroupements, non au bar mais au pied, à l’ombre et à l’abri d’un gros olivier. La journée bien remplie c’était l’heure sacrosainte de l’apéritif, du pastis et de la partie de pétanque entre autre chez l’Ami MANO, où l’on ne craignait pas « d’embrasser Fannie » elle était si jolie ou lors des parties de belotte « d’être capot » http://www.laboulebleue.fr/la-fanny-s36 venant d'une expression provençale qui veut dire également faire un baiser sur les fesses. La nuit tombante chacun rejoignait son chez soi pour le soupé. Il n’était pas rare que certains se réunissaient pour partager et savourer les plats ancestraux, une bonne soupe au pistou arrosée d’une « rinçage » d’huile d’olive mais surtout de vin de raisin de Framboise ou typique piquète couronnée de la sympathique chaleur d’une réelle amitié.

Aujourd’hui la terre est toujours aussi fertile et survivent encore quelques potagers, là où le béton n’a pas encore envahi. Des légumes, dont la taille exceptionnelle vont de record en record comme le relatent les deux coupures de presse de Nice Matin de janvier 1989 et du 26 octobre 2012


Un retour vers un paradis tant soit peu perdu où l’on peut cultiver bio malgré la pollution venue du ciel en grande partie évitée par l’intervention du CAPSSA, http://capssa.free.fr/ luttant contre le survol d’Antibes pour le bienêtre des citoyens.

A noter que les rues proches étaient baptisées aujourd’hui encore rue des Muriers, rue des Orangers, rue des Chênes, avenue des cèdres, allée des marronniers, allée des pins parasols, Boulevard de la Pinède.

Beaucoup de propriétés arboraient alors trois cyprès, symbole provençal représentant respectivement, la farine, le sel et l’eau, c’est-à-dire, la base du pain signifiant l’accueil et le partage.

Beaucoup d’oliviers ont été supprimés pour permettre la création de l’avenue de la Rostagne pour rejoindre le chemin des sables au boulevard Wilson.

Au petit matin nombreux étaient les merles auxquels l’on laissait le bénéfice de points d’eau en grande partie disparus aujourd’hui à cause des moustiques, ils s’ébattaient dans le gazon et ramassaient les vers pour nourrir leur progéniture, emportés au nid dans leur bec jaune où la merlette les attendait pour nourrir leur petits. Malheureusement, les pies voleuses viennent piller leurs œufs et la population est en péril.

Les goélands regagnaient en escadrilles formant un V l’ile de Porquerolles, ils ne passent pratiquement plus, mais par contre, on les rencontre au petit matin avant le passage des éboueurs, éventrant les sacs noirs emplis de honteux gaspillages. Alors que dans le quartier les écureuils à ventre rouge, dit « rats de Corée » font l’acrobate sur les fils de l’EDF, des PTT et du Câble qui tissent une toile d’araignée au-dessus des rues, leur permettant de passer d’un côté à l’autre des voies, de maison en maison, si abandonnées, se régaler à consommer les livres, les tuyaux d’arrosage, les fils électriques, les câbles du réseau câblé, téléphoniques et autres. Ils sont pourtant si beau au regard non averti des enfants pour qui un écureuil est un gentil animal … leur éradication ne semble rester qu’un projet car pour survivre ils s’attaquent aux mets locaux, les orangers survivants, les mandariniers, les clémentiniers, les citronniers, les néfliers et autre fruitiers. Ils apprécient particulièrement les tomates et il faut surproduire pour se faire une réserve de sauce tomate ou bolognaise.

Curieusement l’on ne voit plus passer d’hirondelles qui formaient sur les fils aériens des colliers de perles noires.

Les Charançons rouge (Rhynchophorus ferrugineus) ont eu raison de nombreux palmiers (Phoenix dactylifera et Phoenix canariensis.) qui ont disparus de notre paysage à grand regret.

Ce coléoptère est originaire du sud de l'Asie et de Malaisie. On le trouve en Espagne, Italie, Egypte, Jordanie, Israël, Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, Iran, ...et maintenant en France, la mondialisation n’a pas que du bon !

Dans sa zone d'origine, Rhynchophorus ferrugineus est un important ravageur des cocotiers allant jusqu'à la mortalité des arbres les plus attaqués. Les premiers symptômes n'apparaissent que bien après le début de l'infestation.

Nous espérons que leur éradication fasse que quelque uns et de nouveaux survient et naissent.

Par contre, passent toujours aussi nombreux les étourneaux; engraissant les jardins et décorant les voitures d’un artistique mouchetis.

Reste toutefois fidèle le petit bouvreuil au jabot orange et magnifique chant, ami du jardinier qui l’accompagne et supervise les travaux qu’il entreprend, avec une curiosité aiguisée, tout en jouant à cache-cache.

C’était hier et il faut se poser la question : Quel avenir est réservé aux générations à venir ?

Alors, tous à vos bèches et binettes pour reconquérir des espaces verts à arborer et créer des potagers et cultiver pour enfin réellement s’appliquer à consommer BIO.

Autrefois des « jardins ouvriers » baptisé maintenant « Jardins familiaux » après la seconde guerre mondiale.

A la fin du XIXème siècle l'abbé Lemire, homme politique influent et prêtre du diocèse de Cambrai député-maire chrétien de la ville d'Hazebrouck en Flandre française a imaginé les jardins ouvriers, dans le but d'améliorer la situation des familles ouvrières. On devrait se rappeler ce qu’il écrivait à l’époque :

« Les jardins ouvriers professent une vocation sociale et défendent un certain ordre social : s'ils permettent aux ouvriers d'échapper à leur taudis en profitant d'un air plus respirable, ils les éloignent aussi des cabarets et encouragent les activités familiales au sein de ces espaces verts. »

Actuellement en France des actions incitatives en faveur des jardins familiaux sont menées avec succès et localement, des critères tels que la biodiversité au jardin, l'absence d'espèces invasives ou l'usage de pratiques issues de l'agriculture biologique ou raisonnée sont pris en compte dans ces jardins.

A méditer : l’auteur du Petit Prince, de Vol de nuit…etc , Antoine de St Exupéry deux jours avant sa mort déclarait : "Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien. La termitière future m'épouvante. Et je hais leurs vertus de robots. Moi, j'étais fait pour être jardinier."

Site pour les Jardiniers du 06

http://www.sophia.inra.fr/jardin_thuret

http://www.jardinsud.com/

Site des Jardins familiaux

http://www.jardins-familiaux.asso.fr/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jardins_familiaux

http://jardins-familiaux.pagesperso-orange.fr/

http://www.jardins-ouvriers-selestat.fr/

http://www.aujardin.info/fiches/jardins-familiaux.php

http://www.forez-info.com/encyclopedie/histoire/51-qla-terre-est-le-moyenq-les-jardins-ouvriers-et-familiaux.html

http://www.ina.fr/economie-et-societe/environnement-et-urbanisme/video/PAC00026092/les-jardins-ouvriers-en-ile-de-france.fr.html

http://www.aubervilliers.fr/article1907.html